jeudi 17 juillet 2025

Cœur de village, un tour de bonneteau

 

Cœur de village, un tour de bonneteau

 Pendant que les cigales chantent, que les ruelles se parfument de lavande et que les anciens s’installent à l’ombre, un projet gigantesque s’apprête à émerger du sol. On l’appelle « Cœur de Village », un nom rassurant, presque affectueux. Un nom qui fleure bon la proximité, les bancs publics et les parties de pétanque. Mais ce nom-là, c’est un masque.

 Derrière, se cache un chantier colossal,

Un morceau de ville plaqué au centre d’un village, une monstruosité urbanistique que personne n’avait demandé.

 Le silence est d’or, le béton est roi

Tout est prêt, les accords signés, les appels d’offres lancés. Trois immeubles, une résidence senior, des logements HLM, quelques appartements en accession dite « sociale », une dalle de béton surélevée de 800 m², et un parking souterrain à deux niveaux, le tout sur 4 200 m² d’un terrain municipal jadis courts de tennis, vivant, respirant. Ce sont 140 à 150 nouveaux habitants qui vont être entassés dans une poche urbaine déjà saturée en haute saison, là où le moindre stationnement devient une bataille.

Le terrain est vendu à Var Habitat pour 1 340 300 €.

Oui, vous avez bien lu. Un prix dérisoire pour une parcelle d’or, en plein centre.

À ce tarif, ce n’est plus de la politique, c’est du maquignonnage : on vend nos bijoux de famille au prix de la brocante, sans appel d’offres. Pas une ligne, pas une image. La Voix du Rayol s’est tue, Facebook regarde ailleurs. Volontairement, comme on efface les traces d’un passage nocturne.

Et pendant que vous bronzez sur les plages, la mairie et Var habitat vont se faire présenter avant la fin du mois les projets des trois binômes architecte-entreprise retenus à la suite de l’appel d’offres. Pendant les vacances les affaires continuent. Il est où le problème ?

Les promesses n’engagent que ceux qui les croient. Charles Pasqua

Les ficelles, elles, sont bien visibles. L’accession sociale ? Un concept creux dans un marché saturé. On vous promet des logements abordables, mais rien n’empêchera réellement l’acheteur de revendre son bien au prix fort quelques années plus tard. Airbnb n’attend que ça. Une résidence secondaire maquillée en logement social, voilà ce qui se prépare.

Et l’on viendra nous dire qu’on agit pour les jeunes couples, qu’on répond à la crise du logement. Alors que dans dix ans, ces appartements seront loués à la semaine, vides en hiver, bondés en été, et la population permanente, elle, n’aura fait que reculer.

Et puis, il y a cette fameuse résidence seniors.

Posée là comme une cerise sur le béton, mais sans gâteau dessous.

Sauf cachotteries, pas de diagnostic gérontologique, pas de réflexion sur les services à la personne, pas de plan de portage de repas, pas d’animation. Rien. Juste des appartements tristes, badges électroniques à la porte, et une belle vue sur le bitume.

Ici, les anciens veulent vieillir chez eux. Dans leur maison. Avec leurs photos sur les murs, leurs souvenirs dans les tiroirs, pas dans un T2 sous surveillance.

Le parking souterrain, parlons-en.

Double niveau, creusé comme le reste en zone de ruissellement, sur un sol instable, en plein cœur d’un village qu’on prétend rendre piéton. C’est un non-sens total, une aberration écologique doublée d’une folie budgétaire. Mais il paraît que c’est « moderne ». Et puis, avec un peu de chance, on pourra garer les bulldozers directement à côté de la mairie.

On nous parle de 50 % d’espaces verts, mais ce sont des jardinières suspendues sur dalle. On nous promet la mixité sociale, mais tout n’est qu’alignements d’immeubles.

On affirme que « cela ne coûtera rien à la commune », mais les études, les branchements, les charges futures finiront bien quelque part — devinez où. Tout est soigneusement formulé, graphiquement enjolivé, rhétoriquement verrouillé. On repeint le béton en vert, on baptise de "trame verte" l’artificialisation pure et simple, et on espère que les braves gens applaudiront.

Heureusement, les associations du village mobilisent :


sauvonslerayol@gmail.com

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Et pendant ce temps-là, que fait le maire ?

Il refuse de transmettre le Grand Livre comptable. Trois mois de silence, malgré la loi. Il aura fallu la saisine de la CADA, l’intervention de la sous-préfète, et même un recours contentieux. Et quand, enfin, les documents arrivent… ils sont tronqués. Des lignes entières illisibles.

Un Exemple ?

Les honoraires dont ceux des avocats, un budget qui dépassent allègrement les 110 000 € par an. Mais chut. Ne disons rien. Ce serait « polémique ».

Et puis, il y a la visite des gendarmes de Saint-Tropez. (Les vrais. A ne pas confondre avec la sympathique bande de l’adjudant-chef Cruchot)

Ils ne se sont pas dérangés jusqu’à la mairie pour admirer la vue ou boire un pastis.

En juin dernier, ils sont venus auditionner le maire et récupérer les dossiers d’inscription sur les listes électorales. Une plainte pour fraude déposée en 2021 concernant les élections municipales. L’enquête avance, lentement mais sûrement. Le vernis craque. Et sous le sourire, il y a l’arrogance. L’assurance de ceux qui se croient intouchables.

Jean PLENAT, un homme avec qui il ne faut pas jouer au poker car il faut savoir mentir

Il saisit chaque Conseil pour insulter copieusement ses opposants, sachant qu’ils n’ont pas le droit de répondre, c’est cool. Il tord les faits, accuse de désinformation, et parade dans une démocratie de vitrine, mais tout le monde s’en fout.

Les élus préparent leur prochain week-end, les deux agents municipaux de corvée calculent leurs heures supplémentaires, et le public, l’opposant de service, se contente de compter les fakes.

Tout flatteur vit au dépend de celui qui l’écoute. Jean de la Fontaine

Pour obtenir un brevet d’honorabilité, il y a « Vivre au Rayol ». Officiellement, ce n’est pas la voix de la mairie. Officieusement, difficile de ne pas croire qu’elle parle d’elle-même. Revue papier glacé, bien léchée (quel joli mot !), bardée d’encarts de promoteurs et d’analyses « objectives » qui tombent à pic — toujours du bon côté du béton.

Son rédacteur, convié depuis deux ans à des réunions confidentielles avec Var Habitat pour le dossier Cœur de village, déroule le récit parfait : un projet écologique, vertueux, nécessaire. L’enthousiasme est si bien calé sur celui du maire qu’on se demande parfois si ce n’est pas lui qui souffle les titres et tient la plume. Un dossier objectif, tout en hypothèses et réflexions de bon sens, alors qu’il en connait tous les contours et les détails. Ça, c’est du journalisme !

Il ne tarit pas d’éloges dans son éditorial sur tous les projets de bétonnisation, il les aime à un point tel qu’il en accepte la pub.

-        Page 12 Rayol Bay, « la petite promotion immobilière à la sortie vers Cavalaire »,

-        Page 21, Les Citronniers. « 7 villas sur un terrain privé de 15 000m² » (qui en fait ne fait que la moitié). Ça, c’est pour l’éthique !

Il est encore temps. Temps de dire non.

Non à la bétonnisation sans retenue.

Non à l’enfumage sémantique.

Non à l’arrogance des décisions cachées.

Mais oui au débat, au respect, à la co-construction, à un avenir partagé, pensé ensemble.

Le Rayol-Canadel mérite mieux que cette opération de béton. Il mérite un projet de village. Pas un produit financier.

 Résidents secondaires, on vous aime

Quelques chiffres livrés à votre réflexion :

Total des dépenses en 2024 : 4 143 871€ .  + 12%

Total des recettes en 2024 :    4 786 706€.   +14,5%

Epargne brute : 642 835€

Produit de la hausse de 35% de la taxe d’habitation, environ 600 000€.

Résidents secondaires, merci ! Sans vous la commune était dans le rouge, ou presque !

 Faute d’une trésorerie suffisante pour payer les salaires,

La commune a demandé l’ouverture d’une ligne de crédit de 500 000€ en fin de premier trimestre. Un programme d’économie a été lancé. On s’est mis à compter les crayons, les gommes, le café. Mais pour la communication, il y a les ressources. Comme si La Voix du Rayol ne suffisait pas pour glorifier le travail accompli, vous venez de découvrir dans vos boites à lettres une nouvelle revue de prestige au cout astronomique

 

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Retour sur l’essentiel de ce chef d’œuvre dans la lignée des 120 recettes au micro-ondes de Philippe Chavannes :

Qui paye ce travail réalisé par votre équipe municipale avec efficacité et dans la discrétion …Tiré à 2.000 exemplaires à quelques mois des élections municipales ?

 Comme le disait le philosophe Franck Ribery lors d’une conférence de presse en 2013 : « …J’espère que la ‘’Routourne’’ va vite tourner pour nous»

 On vit une époque formidable.



Rédacteurs Jérôme Leclercq  - Bruno Pilato - Jean Bouchard

Emeline Douailin pour la mise en page

 

 

 

 

 

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