Cœur
de village, un tour de bonneteau
Un
morceau de ville plaqué au centre d’un village, une monstruosité urbanistique
que personne n’avait demandé.
Tout
est prêt, les accords signés, les appels d’offres lancés. Trois immeubles, une
résidence senior, des logements HLM, quelques appartements en accession dite «
sociale », une dalle de béton surélevée de 800 m², et un parking souterrain à
deux niveaux, le tout sur 4 200 m² d’un terrain municipal jadis courts de
tennis, vivant, respirant. Ce sont 140 à 150 nouveaux habitants qui vont être
entassés dans une poche urbaine déjà saturée en haute saison, là où le moindre
stationnement devient une bataille.
Le
terrain est vendu à Var Habitat pour 1 340 300 €.
Oui,
vous avez bien lu. Un prix dérisoire pour une parcelle d’or, en plein centre.
À
ce tarif, ce n’est plus de la politique, c’est du maquignonnage : on vend nos
bijoux de famille au prix de la brocante, sans appel d’offres. Pas une ligne,
pas une image. La Voix du Rayol s’est tue, Facebook regarde ailleurs.
Volontairement, comme on efface les traces d’un passage nocturne.
Et
pendant que vous bronzez sur les plages, la mairie et Var habitat vont se faire
présenter avant la fin du mois les projets des trois binômes
architecte-entreprise retenus à la suite de l’appel d’offres. Pendant les
vacances les affaires continuent. Il est où le problème ?
Les
promesses n’engagent que ceux qui les croient. Charles Pasqua
Les
ficelles, elles, sont bien visibles. L’accession sociale ? Un concept creux
dans un marché saturé. On vous promet des logements abordables, mais rien
n’empêchera réellement l’acheteur de revendre son bien au prix fort quelques
années plus tard. Airbnb n’attend que ça. Une résidence secondaire maquillée en
logement social, voilà ce qui se prépare.
Et
l’on viendra nous dire qu’on agit pour les jeunes couples, qu’on répond à la
crise du logement. Alors que dans dix ans, ces appartements seront loués à la
semaine, vides en hiver, bondés en été, et la population permanente, elle,
n’aura fait que reculer.
Et
puis, il y a cette fameuse résidence seniors.
Posée
là comme une cerise sur le béton, mais sans gâteau dessous.
Sauf
cachotteries, pas de diagnostic gérontologique, pas de réflexion sur les
services à la personne, pas de plan de portage de repas, pas d’animation. Rien.
Juste des appartements tristes, badges électroniques à la porte, et une belle
vue sur le bitume.
Ici,
les anciens veulent vieillir chez eux. Dans leur maison. Avec leurs photos sur
les murs, leurs souvenirs dans les tiroirs, pas dans un T2 sous surveillance.
Le
parking souterrain, parlons-en.
Double
niveau, creusé comme le reste en zone de ruissellement, sur un sol instable, en
plein cœur d’un village qu’on prétend rendre piéton. C’est un non-sens total,
une aberration écologique doublée d’une folie budgétaire. Mais il paraît que
c’est « moderne ». Et puis, avec un peu de chance, on pourra garer les
bulldozers directement à côté de la mairie.
On
nous parle de 50 % d’espaces verts, mais ce sont des jardinières suspendues sur
dalle. On nous promet la mixité sociale, mais tout n’est qu’alignements
d’immeubles.
On
affirme que « cela ne coûtera rien à la commune », mais les études, les
branchements, les charges futures finiront bien quelque part — devinez où. Tout
est soigneusement formulé, graphiquement enjolivé, rhétoriquement verrouillé.
On repeint le béton en vert, on baptise de "trame verte"
l’artificialisation pure et simple, et on espère que les braves gens
applaudiront.
Heureusement, les associations du village mobilisent :
sauvonslerayol@gmail.com
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Et
pendant ce temps-là, que fait le maire ?
Il
refuse de transmettre le Grand Livre comptable. Trois mois de silence, malgré
la loi. Il aura fallu la saisine de la CADA, l’intervention de la sous-préfète,
et même un recours contentieux. Et quand, enfin, les documents arrivent… ils
sont tronqués. Des lignes entières illisibles.
Un
Exemple ?
Les
honoraires dont ceux des avocats, un budget qui dépassent allègrement les 110
000 € par an. Mais chut. Ne disons rien. Ce serait « polémique ».
Et
puis, il y a la visite des gendarmes de Saint-Tropez. (Les vrais. A ne pas
confondre avec la sympathique bande de l’adjudant-chef Cruchot)
Ils
ne se sont pas dérangés jusqu’à la mairie pour admirer la vue ou boire un
pastis.
En
juin dernier, ils sont venus auditionner le maire et récupérer les dossiers
d’inscription sur les listes électorales. Une plainte pour fraude déposée en
2021 concernant les élections municipales. L’enquête avance, lentement mais
sûrement. Le vernis craque. Et sous le sourire, il y a l’arrogance. L’assurance
de ceux qui se croient intouchables.
Jean
PLENAT, un homme avec qui il ne faut pas jouer au poker car il faut savoir
mentir
Il
saisit chaque Conseil pour insulter copieusement ses opposants, sachant qu’ils
n’ont pas le droit de répondre, c’est cool. Il tord les faits, accuse de
désinformation, et parade dans une démocratie de vitrine, mais tout le monde
s’en fout.
Les
élus préparent leur prochain week-end, les deux agents municipaux de corvée
calculent leurs heures supplémentaires, et le public, l’opposant de service, se
contente de compter les fakes.
Tout
flatteur vit au dépend de celui qui l’écoute. Jean de la Fontaine
Pour
obtenir un brevet d’honorabilité, il y a « Vivre au Rayol ». Officiellement, ce
n’est pas la voix de la mairie. Officieusement, difficile de ne pas croire
qu’elle parle d’elle-même. Revue papier glacé, bien léchée (quel joli mot !),
bardée d’encarts de promoteurs et d’analyses « objectives » qui tombent à pic —
toujours du bon côté du béton.
Son
rédacteur, convié depuis deux ans à des réunions confidentielles avec Var
Habitat pour le dossier Cœur de village, déroule le récit parfait : un projet
écologique, vertueux, nécessaire. L’enthousiasme est si bien calé sur celui du
maire qu’on se demande parfois si ce n’est pas lui qui souffle les titres et tient
la plume. Un dossier objectif, tout en hypothèses et réflexions de bon sens,
alors qu’il en connait tous les contours et les détails. Ça, c’est du
journalisme !
Il
ne tarit pas d’éloges dans son éditorial sur tous les projets de bétonnisation,
il les aime à un point tel qu’il en accepte la pub.
-
Page
12 Rayol Bay, « la petite promotion immobilière à la sortie vers Cavalaire
»,
-
Page
21, Les Citronniers. « 7 villas sur un terrain privé de 15 000m² » (qui
en fait ne fait que la moitié). Ça, c’est pour l’éthique !
Il
est encore temps. Temps de dire non.
Non
à la bétonnisation sans retenue.
Non
à l’enfumage sémantique.
Non
à l’arrogance des décisions cachées.
Mais
oui au débat,
au respect, à la co-construction, à un avenir partagé, pensé ensemble.
Le
Rayol-Canadel mérite mieux que cette opération de béton. Il mérite un projet de
village. Pas un produit financier.
Quelques
chiffres livrés à votre réflexion :
Total
des dépenses en 2024 : 4 143 871€ . +
12%
Total
des recettes en 2024 : 4 786
706€. +14,5%
Epargne
brute : 642 835€
Produit
de la hausse de 35% de la taxe d’habitation, environ 600 000€.
Résidents
secondaires, merci ! Sans vous la commune était dans le rouge, ou presque !
La
commune a demandé l’ouverture d’une ligne de crédit de 500 000€ en fin de
premier trimestre. Un programme d’économie a été lancé. On s’est mis à compter
les crayons, les gommes, le café. Mais pour la communication, il y a les
ressources. Comme si La Voix du Rayol ne suffisait pas pour glorifier le
travail accompli, vous venez de découvrir dans vos boites à lettres une
nouvelle revue de prestige au cout astronomique
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Retour
sur l’essentiel de ce chef d’œuvre dans la lignée des 120 recettes au
micro-ondes de Philippe Chavannes :
Qui
paye ce travail réalisé par votre équipe municipale avec efficacité et
dans la discrétion …Tiré à 2.000 exemplaires à quelques mois des élections
municipales ?
Rédacteurs Jérôme Leclercq - Bruno Pilato - Jean Bouchard
Emeline Douailin pour la mise en page
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