vendredi 25 avril 2025

Récit d’un conseil municipal ordinaire stupéfiant… !

 

En entrée ce vendredi 21 avril, l’affaire du contrôle positif à la cocaïne du chauffeur du bus scolaire ?

Rien de bien grave, juste « un regrettable incident » avance Jean PLENAT qui se ravise rapidement, sans doute conscient de l’énormité du propos. Et comme si ça ne suffisait pas, il rajoute une couche quelques minutes plus tard en osant la comparaison : « Qui n’a pas un jour pris le volant après avoir bu deux bières ? »

En une phrase, quarante ans de prévention routière réduits à néant par un claquement de langue municipale.

Pas d’annonce publique, encore moins de remise en cause. On attendrait les sanctions édictées par le Centre de gestion et la fin de l’enquête !

Mais quelle enquête ? 

le fautif n’a-t-il pas été condamné en comparution immédiate ?

Le maire était informé depuis plusieurs mois des addictions de son agent mais n’a jamais jugé utile d’agir ? En réponse, un grand coup de menton et une provocation : « Dénoncez-moi au procureur ! ». Très bien, c’est noté. 

On s'attendait à une plainte en diffamation de sa part ! Curieux...

 Comptes publics et règlements de comptes personnels

 Le conseil était convoqué pour parler budget 2025. Dans les faits, le maire a monopolisé la moitié du temps pour régler ses comptes… personnels. 

Son obsession ? Bouchard, Leclercq et Pilato : Des gens à qui, comme pour les lépreux, il aimerait bien mettre une crécelle pour déambuler sur les plages !

 Leur crime ?

 Envoyer une demi-douzaine de demandes d'information par an qui occuperaient au moins une personne à mi-temps ! On comprend mieux maintenant pourquoi les effectifs sont passés en dix ans de 23/25 agents à plus de 40. À ce rythme-là, il va bientôt falloir un chargé de mission pour imprimer les organigrammes.

 Transparence financière : Jean Plénat a de bonnes raisons de verrouiller

 Alors que la sous-préfète en est déjà à son deuxième rappel à la loi, le maire refuse obstinément de transmettre les documents comptables. Et on comprend pourquoi. Jugez plutôt : en fouillant un peu, on tomberait sur un communiqué de presse rédigé par l’avocate Me BAUDUCCO pour justifier les ennuis judiciaires d’une élue. Prix du roman judiciaire ? 1 440 €. A faire pâlir de jalousie Havas ou Publicis !


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Autre trouvaille qui mérite une standing ovation, l’appel d’un détective privé « CASERIO Assistance Conseil », spécialiste de la filoche pour les divorces.

Un détective privé, payé avec de l’argent public, pour surveiller… on ne sait qui ou quoi. Dans une commune où tout le monde est déjà au courant de tout, même avant que ça se passe, il fallait oser.

 2024, un grand cru pour le cabinet BAUDUCCO,

 60 000 euros sur un total d’honoraires de 117 000€.

À ce prix, pourquoi ne pas l’installer dans la mairie à gérer les délibérations, corriger les fautes d’orthographe et faire les comptes-rendus en alexandrins.

 Des charges qui explosent, des conseillers muets

 Ils étaient donc 9 ou plutôt, comme le dirait Pierre Desproges, 9 ‘’chaises avec des gens assis dessus…’’ autour du maire pour le vote du budget 2025 et du Compte financier 2024. 

Personne n’a bougé, pas une question, pas un froncement de sourcil, un moment messianique juste troublé par LE vote unanime. 

 Pourtant les dépenses ont encore bondi

 De plus de 10%. En 4 ans, les charges de personnel sont, elles, passées de 1,22 million à 1,89 million d’euros et le nombre d’agents de 30 à plus de 40.

 Qui recrute ? Pourquoi ? Mystère.

 Même des agents municipaux s’étonnent que certains collègues soient « payés à gêner les autres ».

Pendant ce temps, les impôts locaux montent et bouchent les trous : plus de 600 000€ en deux ans, grâce essentiellement à la hausse de la taxe d’habitation. Merci, les résidents secondaires. Sans eux, on serait à la limite de la déroute.

 La trésorerie dévisse.

 Le maire a dû convoquer d’urgence un nouveau conseil pour ouvrir une ligne de crédit de 500 000 €. Les conseillers ont voté pour, comme un seul homme.

Naguère la commune avait jusqu’à plus d’un million d’euros de trésorerie, elle doit aujourd’hui quémander aux banques un peu de sous pour payer les salaires.

Comment est dépensé votre argent ? On commence à comprendre. Il n’y a plus d’adjudant à la septième compagnie !

 Quand la DGS fait son marché, ça coûte une blinde

 Saison après saison, les factures gonflent. Pas les scrupules.

Entre coups de balai et coups de canif dans le Code de la commande publique, la mairie semble avoir trouvé la recette : un zeste de favoritisme, une louche de saucissonnage, un gros couvercle sur la transparence. Et surtout, une DGS (Directrice Générale des Services) qui fait ses emplettes comme à Carrefour un dimanche soir : à l’arrache, sans ticket de caisse, et toujours au-dessus du budget. 

La légalité ? C’est pour les nuls. Exemple, le marché des plages. C’est un peu compliqué mais savoureux.

 2022, on jardine les plages

 Avant, c’était simple. CLARISSE Environnement, entreprise d’insertion, nettoyait les plages pour 39 000 euros. Pas cher, efficace, solidaire.

 Toujours en 2022, changement de casting.

C’est ‘’Bibil Jardins’’, une entreprise locale du Rayol, qui prend la relève.

Tout va bien, le boulot est fait, le devis est à 55 000 euros. Bon, ça dépasse le seuil de 40 000 euros HT seuil à partir duquel il faut organiser un marché public, dit MAPA, qui permet la plus large concurrence. Mais paraît-il, ils n’avaient matériellement plus le temps !

 2023, ‘’Bibil Jardins’’ se fait dégager sans préavis.

 Officiellement ? Une sombre histoire de carte grise et de contrôle technique "pas valables". En creusant un peu – oui, on a vérifié – tout était parfaitement en règle. Mais bon, il fallait bien un prétexte, même bancal, pour évincer ‘’Bibil Jardins’’ et faire de la place à un petit nouveau : PROPOLIS, filiale du groupe PIZZORNO. Un peu comme quand on accuse le chat d’avoir mangé le gâteau juste pour pouvoir le finir tranquille.

 Le contrat est de 66 344 euros HT pour le nettoiement des plages.

 L’entreprise était un peu plus chère que sa concurrente, MADALINA-nettoyage (la société chargée de faire le ménage dans les locaux municipaux).

Cet autoentrepreneur est écarté, jugé trop fragile. Mais alors pourquoi l’avoir consulté, interrogera le benêt ? Un faux-nez répondront les méchantes langues.

 C’était sans compter sur un petit curieux,

 Qui découvre qu’en douce, un deuxième contrat pour l’entretien des toilettes publiques a aussi été confié à PROPOLIS. 

Montant ? 44 229 €. Donc au total, 110 573 €. Oups ! Et toujours sans mise en concurrence.

La DGS, Madame MEUNIER, explique que ce n’était pas nécessaire, qu’il s’agissait de trois prestations distinctes, toutes en dessous (ou presque) du seuil de 40 000 euros HT. On appelle ça : saucissonner !

Trois devis distincts ? Scindés après les questions intrusives du petit curieux, d’où ce festival de créativité contractuelle.

 2024 : Un festival à plus de 160 000 euros !

 Au départ, on y a cru. Vraiment. La mairie décide début 2024 de faire les choses dans les règles ; En janvier, elle lance un marché public pour l’ensemble des prestations. Propre, net, administratif. On est prêt à sortir les cotillons, on applaudit.

Mais… petit souci : un seul candidat se présente. Et pas n’importe qui : PROPOLIS (encore eux !).

 Problème : Un devis à plus de 170 000 € TTC

 La belle mécanique déraille. Panique à bord, on annule tout et on se met à consulter au feeling. Genre casting sauvage.

Au menu, MADALINA, déjà connue, et un nouveau, sorti de nulle part : TERIDEAL, une boîte parisienne avec une filiale dans les Alpes-Maritimes. À croire qu’ils ont été tirés au sort lors d’un loto des marchés publics.

 Nettoyage express… et gymnastique budgétaire

 Pour MADALINA, c’est simple : elle récupère le nettoyage des sanitaires. Moins chère que PROPOLIS, rien à dire.

Pour TERIDEAL, c’est un peu plus… acrobatique. Les délais sont trop courts pour démarrer à temps. Idée lumineuse : on propose à PROPOLIS d’assurer les trois premiers mois, avant que TERIDEAL n’entre en scène en juillet.

 Mais attention, on est à RAYOLWOOD il faut de l’intrigue

 Le contrat de PROPOLIS s’arrête pile au 23 juin, celui de TERIDEAL commence le 1er juillet. Et au milieu ? Bah… personne.

La semaine du 24 au 30 juin, c’est le triangle des Bermudes. Les services de la mairie ont demandé à PROPOLIS de ne pas la faire, histoire de ne pas dépasser le seuil magique des 40 000 €.

 Et pendant ce temps-là,

 La mairie signe tranquillou un contrat de 70 000 € avec TERIDEAL, alors qu’elle est… plus chère que PROPOLIS. 652€ par jour contre 561 €. Allez comprendre.

 Make a public market... plouf again !

 Résultat, TERIDEAL +MADALINA + PROPOLIS, il en coûte à la mairie, donc à vous à nous, pauvres contribuables,164 314€ TTC pour la saison.

 En résumé ? Trois saisons magiques.

 On coche toutes les cases : violation répétée des règles de la commande publique, soupçons de favoritisme, saucissonnage à volonté, et en bonus, des documents qu’on aurait apparemment datés avec une machine à remonter le temps – ou à bidouiller les PDF.

Bref, un joli bingo de l’illégalité. Il ne manque plus que un lâcher de Sopalin pour fêter ça… et la curiosité d’un procureur.

 Et le maire, dans tout ça ?

 C’est la grande énigme de cette affaire : Jean PLENAT est plus insaisissable qu’un jour de soleil en novembre.

 Une constante saute pourtant aux yeux

 Dans la paperasse municipale les contrats sont systématiquement signés par une formule mystérieuse, « pour le maire empêché ».

Traduction : le maire n’est pas là. Mais en droit, cette mention n’est pas une formule magique. Elle ne peut être accordée qu’à un adjoint, par délibération du conseil municipal, que si le maire est gravement malade, en incapacité totale d’exercer sa fonction, en cavale… ou mort.

Or, à notre connaissance (On n’a peut-être pas toutes les infos …) Jean PLENAT n’est ni hospitalisé, ni recherché par Interpol, ni enterré.

 Ça ressemble à une jolie pirouette mais c’est totalement illégal...

 A la septième compagnie, ils se sont pris pour des génies, mais non, ils ont juste redéfini la connerie administrative qui donne envie de monter une cagnotte pour qu’ils arrêtent de nous donner des leçons !

 Moralité

 Quand les règles de la commande publique deviennent optionnelles et que les contrats se signent au feeling, ce n’est plus de la gestion, c’est quasiment de la fiction. Et pendant que certains se croient dans une série Netflix version mairie, on oublie que c’est le citoyen qui paie l’abonnement.

A part ça ? Tout va merveilleusement mal !  

Comme dit le caricaturiste Alberto Brito (Canard 16/4/2025)

 

                            On vit une époque formidable !


Allez, il reste 12 mois à tirer. Courage !

 

 Rédacteurs : J. BOUCHARD - J. LECLERCQ - B. PILATO - Mise en page : E. DOUAILIN

 

Mél : contact@goodmorningrayol.fr

 

 

 

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